Mois : juillet 2023

  • Comment développer sa résilience pour surmonter les changements non désirés ?

    Comment développer sa résilience pour surmonter les changements non désirés ?

    Le changement nous concerne tous. Heureusement, l’esprit humain est fait pour naviguer dans le changement, qu’il soit bon ou mauvais, et nous sommes plus capables que nous ne le pensons de gérer les changements inattendus qui se présentent à nous. Lorsque nous abordons le changement avec humilité et ouverture d’esprit, nous pouvons éviter de laisser la peur de l’inconnu nous empêcher d’embrasser le changement nécessaire et de créer un résultat plus souhaitable – et même plus heureux.

    Savoir surmonter les changements importants de sa vie et rebondir est une compétence qu’on peut et qu’on doit apprendre à développer en tant que doctorants.  Cette compétence s’appelle la résilience.

    En tant que doctorant vous aurez à faire face à ces changements que ce soit:

    ➡ durant votre thèse, comme un sujet de thèse qui change;

    ➡ pendant votre postdoc comme un financement rejeté;

    ➡ ou encore durant votre transition de carrière comme un rejet de candidature,

    il est crucial de faire preuve de beaucoup de résilience pour pouvoir s’accrocher, et poursuivre son chemin sans y laisser des plumes.

    La bonne nouvelle c’est que vous pouvez apprendre à développer la résilience à condition bien sûr que vous preniez soin de vous et ayez confiance en vous.

    Dans cet article je vais vous partager quelques clés pour ouvrir la porte vers plus de résilience.

    ⚠ Mais attention,  être résilient, ce n’est pas balayer les soucis, ignorer les difficultés ou nier les problèmes.

    Il ne s’agit pas non plus d’essayer de remonter la pente le plus vite possible après un gros revers.

    Au contraire la résilience c’est accepter les contraintes et difficultés comme faisant partie intégrante de la vie et avoir la certitude de pouvoir sortir plus fort des temps de crises.

    Qu’est-ce que la résilience ?

    L’American Psychological Association (APA) définit la résilience comme la capacité d’un individu à maintenir une attitude positive, un bien-être physique et émotionnel, face à une adversité importante. 

    Personnellement je préfère celle-ci – La résilience est la capacité acquise de reconnaître les risques, de rebondir habilement et de s’assurer un solide bien-être physique, émotionnel et mental. 

    Autrement dit une personne résiliente surmonte les difficultés en utilisant ses ressources personnelles, ses points forts et d’autres capacités positives du capital psychologique comme l’espoir, l’optimisme et l’auto-efficacité.

    Surmonter une crise ou un échec important grâce à la résilience est souvent décrit comme un « rebond » vers un état de fonctionnement normal. La résilience est également associée de manière positive au bonheur.

    Dans le milieu professionnel on définit la résilience comme la capacité à s’adapter à un changement de carrière lorsqu’il se produit et, par extension, à s’adapter aux exigences du marché de l ‘emploi. L’éventualité d’une perte d’emploi inattendue ou d’un changement de carrière non désiré,  ne devrait pas être la principale motivation des individus pour faire le point sur sa carrière.

    Pourquoi est-ce important ? 

    En tant que doctorants, vous aurez toujours des moments où vous rencontrerez des blocages dans votre recherche ou que cela ne se passera pas comme prévu.  Une thèse qui se passe mal, un dossier de financement refusé, une candidature au poste de MCF rejetée, un entretien pour un emploi qui s’est très mal passé. Le résilience est une compétence cruciale que vous devez apprendre à développer pour surmonter et rebondir, face à ces moments difficiles.  

    Considérer ces revers non pas comme des échecs, mais comme des occasions de tirer des leçons importantes et reconnaître comment faire les choses différemment et mieux la prochaine fois vous aidera à vous développer sur le plan personnel et professionnel – et à rester positif

    Les cinq « shifts » à opérer  pour développer sa résilience

    J’ai récemment constaté que certains systèmes de croyance peuvent soit aider, soit entraver votre quête de résilience mentale.

    Parfois, un changement d’état d’esprit, ou un nouvel angle d’approche, peut être exactement ce qu’il faut pour faire bouger l’aiguille et accroître votre motivation à surmonter les défis et à poursuivre vos objectifs jusqu’au bout.

    Voici cinq déclics ou « changement d’état d’esprit » qui vont considérablement améliorer votre résilience mentale.

    1. Redéfinissez l’échec

    Votre vision de l’échec donne le ton à la façon dont vous gérez les déceptions dans la vie. 

    Une leçon essentielle que j’ai apprise en tant que doctorante ayant renoncé à sa carrière académique  est que toute expérience réussie ou pas, nous enrichit. 

    Quand j’ai commencé à voir  l’échec comme une occasion d’apprendre, de collecter des « données » à partir de ses erreurs et d’acquérir de l’expérience, j’ai arrêté de considérer que les années passées dans le milieu de la recherche n’étaient qu’une perte de temps et d’énergie. 

     Les grandes réussites se construisent à partir de grands échecs!

    2. Transformez les obstacles en défis

    Mon deuxième déclic à été sur ma façon de voir les obstacles. Plutôt que de les considérer comme des entraves à ma progression, j’ai changé ma perspective et j’ai décidé de les voir comme des défis à relever. 

    J’avais tendance à me mettre en colère ou alors à déprimer lorsque je rencontre un obstacle sur ma route. Pourquoi ? Parce que, j’avais tendance à considérer ces obstacles comme une attaque contre moi-même ou comme un obstacle qui m’empêchait d’atteindre mon objectif. J’avais la mentalité de victime et j’en voulais aux autres de me mettre des bâtons dans les roues. Dès lors que j’ai commencé à ne plus plus me lamenter sur le le fait que l’univers est contre moi, j’ai appris à regarder ces obstacles autrement et surtout j’apprenais à accepter ma part de responsabilité et à répondre de mes actions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises

    Apprenez à percevoir les obstacles comme des défis au lieu d’entraves et cessez d’avoir cette mentalité de victime qui vous  empêche de progresser et affaiblit votre sens de la résilience.

    Plutôt que d’être vaincu par un problème, choisissez de le regarder avec curiosité, tel un chercheur face à un problème à résoudre , vous augmenterez ainsi votre capacité à résoudre les problèmes et à aller de l’avant.

    Par exemple, lorsque elle reçoit des critiques sur son travail, une victime peut répondre avec colère, nier ou excuser le résultat de son travail, voire se plaindre auprès de ses collègues et amis.

    Adoptez une perspective de défi et considérez le problème comme une opportunité de croissance et comme une chance de vous améliorer. 

    En adoptant une perspective de défi vous commencerez à voir le problème comme quelque chose qui est arrivé « pour vous » et non “contre eux”.

    Pour reprendre l’exemple ci-dessus concernant les critiques sur le travail d’autrui, une personne plus résiliente peut essayer de comprendre pourquoi la qualité de son travail n’était pas acceptable, elle va demander des commentaires supplémentaires sur la manière de s’améliorer et peut-être même demander des conseils à ses collègues.

    3. Cherchez à comprendre les émotions, plutôt que de les écarter

    Un changement d’état d’esprit important se produit lorsqu’une personne modifie son point de vue sur la valeur de l’expression émotionnelle. 

    En tant que chercheur(e) scientifique, j’ai longtemps pensé que les émotions sont inutiles et qu’elles sont à l’opposé des faits et de la logique. Pourtant, des études ont montré que les émotions ont un effet bénéfique sur le raisonnement logique et qu’elles jouent un rôle essentiel dans la prise de décision. Apprenez à considérer les émotions comme des signaux importants plutôt que de les ignorer. 

    Apprendre à reconnaître ses émotions et  à les contrôler est la première étape vers le développement de l‘intelligence émotionnelle. 

    Un tel état d’esprit peut vous aider à mieux vous remettre d’un choc émotionnel et vous éviter de sombrer dans la dépression et l’anxiété.

    4. Anticipez le changement au lieu de le redouter

    Vivre constamment dans la crainte du changement peut être paralysant.  

    J’ai souvent espéré que rien ne change, que tout demeure à jamais tel que ça a toujours été. Je n’acceptais pas l’impermanence des choses. Mon 4eme déclic je l’ai eu à la mort de mes parents qui m’a vraiment fait prendre vraiment conscience de l’impermanence des choses. J’ai alors changé mon attitude, j’ai appris à lâcher prise face aux aléas de la vie et au changement. Plutôt que d’espérer que le changement ne se produise pas, j’ai appris à me préparer au pire et à diversifier les risques – tout en espérant le meilleur.

    Plutôt que de redouter le changement et de le fuir, apprenez  à l’anticiper..  Reconnaissez que le changement est inévitable, mais que la façon dont il sera géré ne dépend que de vous-mêmes. 

    5. Contrôlez votre dialogue intérieur et recadrez vos pensées

    Le 5ème déclic et le plus important pour moi c’est quand j’ai compris que nos pensées créent notre réalité et que tous les résultats que nous obtenons dans notre vie dépendent de nous, et plus précisément, de nos pensées, de nos émotions, et des actions qui en découlent. Ainsi lorsque j’échouais à une candidature, je me disais « pourquoi te fatigues-tu à candidater, tu n’auras jamais un poste. Tu ne le mérites pas ». C’est bien plus tard que j’ai pris conscience de ce dialogue interne et son impact sur  ma carrière.

    Au lieu d’être découragé, déçu, en colère, et de ruminer  les raisons pour lesquelles vous vous êtes trompé, échoué. Au lieu de vous traiter  grand imbécile, en vous disant comment as-tu pu te planter à ce point, tu échoues toujours, tu es nul. Pensez à pratiquer le modèle ABCDE décrit dans cet article.

    Le modèle ABCDE permet de déconstruire un « problème » spécifique et de comprendre comment vos « croyances sur ce qui s’est passé » vous ont amenés à vous sentir d’une certaine manière, et non l’événement lui-même.

    Cela permet de mieux prendre conscience de vos propres réactions et d’acquérir les compétences nécessaires pour réagir de manière plus saine face à l’adversité.

    Le but est de reconnaître les schémas de pensée défavorables ou pensées automatiques que vous entretenez puis de les remettre en question . 

    En comprenant le problème, vos croyances sur le problème, les conséquences de ces croyances et l’écart entre vos croyances et le problème lui-même, vous vous sentirez énergisé et prêt à relever le prochain défi plus ouvertement.

    Conclusion

    La résilience est une compétence vitale. Elle vous permet d’affronter les changements inévitables et de rebondir face aux épreuves comme une thèse difficile, des financements refusés ou des candidatures rejetées. Elle vous permet également de réussir votre transition de carrière si vous quittez le milieu académique.

    En adoptant ces changements d’état d’esprit, vous pouvez développer votre résilience mentale et vous épanouir dans votre parcours académique et hors académique. 

    Alors, prêts à relever les défis avec résilience ?

    Que pensez-vous de la résilience après avoir lu cet article ? Si vous l’avez trouvé utile merci de le partager.

  • Comment éviter de tomber dans le piège du postdoctorat sans fin ?

    Comment éviter de tomber dans le piège du postdoctorat sans fin ?

    Vous avez obtenu votre doctorat et c’est tout naturellement que vous vous êtes lancé dans l’aventure postdoctorale.🥳

    Sauf qu’aujourd’hui vous en êtes à votre 2ème voire 3ème contrat postdoctoral. Vous êtes rentré dans cette catégorie de chercheurs installés dans un postdoctorat longue durée.

    Vous sentez peut être de la fatigue, le désenchantement s’installe; vous n’avez plus la même motivation qu’au début de votre thèse.

    Vous ne pouvez pourtant pas faire autrement, vous vous êtes lancé dans cette course effrénée pour un poste permanent et n’arrivez pas à vous arrêter.  Pourtant la ligne d’arrivée semble s’éloigner et peut être même que vous commencez  à douter de faire partie du peloton de tête qui la franchira.

    C´est comme si vous étiez sur un tapis roulant qui s’emballe et tourne sans interruption sans que vous puissiez le stopper.

    Vous êtes sur ce que les Anglo Saxons appellent le « Postdoc treadmill« , le purgatoire du  chercheur en postdoctorat.

    Si vous vous reconnaissez dans cette description, alors cet article peut vous intéresser.

    L’éternel  apprenti

    Après avoir obtenu le doctorat, vous faites peut être partie de ces nombreuses personnes qui ont fait un postdoc afin de pouvoir mener une carrière de chercheur indépendant au sein d’une université.

    Le problème, c’est que initialement ces postes étaient sensés être temporaires, d’une durée d’un ou deux ans, et qu’il s’agissait en quelque sorte d’une période d’attente, en attendant que quelqu’un prenne sa retraite ou qu’un poste à temps plein se libère à l’université. 

    Malheureusement, au fil du temps, le postdoctorat est devenu plus permanent pour de nombreuses personnes, c’est-à-dire que vous obtenez un doctorat, puis un contrat postdoctoral dans une université ou un institut de recherche. Ensuite, vous vous retrouvez pendant des années dans cette position de postdoctorat semi-permanent (postdoc treadmill)  alors que ça devait être juste un tremplin pour décrocher un poste permanent.  

    Car je vous rappelle que le postdoctorat est sensé durer  une courte période en tout cas très limitée, le temps de montrer à la communauté que vous êtes capable d’autonomie, de trouver votre financement, de publier  et monter des collaborations avec d’autres chercheurs.

    Malheureusement, souvent le chercheur se retrouve sur ce tapis roulant pendant des années – le plus long que je connaisse est une personne de mon entourage qui a accumulé près de 10 ans de contrats postdoc en vain. Moi même j’ai eu au moins 4 contrats et bourses pour continuer à faire ma recherche.

    A force nous devenons unsorte d’assistants de recherche au service la recherche de quelqu’un d’autre. 😏

    Et on finit par être perçu comme un éternel postdoctorant plutôt que comme quelqu’un qui cherche à devenir un chercheur indépendant. 

    Ce phénomène a été documenté dès le début des années 2000, comme le montre cet article publié dans Science qui soulignait déjà cette tendance qu’ont les « postdoc à considérer leur poste comme un emploi semi-permanent plutôt que comme une période définie au cours de laquelle ils pouvaient faire avancer leur carrière« , c’est exactement la définition d’un postdoc treadmill. 

    Il montre également que ces postdoctorats semi permanents sont souvent des postdoctorats financés par leur proviseur et ne sont donc pas indépendants.

    En quoi est ce un problème?

    Quand vous rentrez dans ce cycle ou vous enchaînez contrat après un autre,  vous êtes contents parce que vous avez obtenu de quoi  financer votre recherche, et il n’y a pas de mal à ça.

    Mais prenez conscience que vous restez dépendant d’un financement de quelqu’un d’autre et cela ne vous mènera nulle part car vous vous contentez de travailler dur pour la carrière de quelqu’un d’autre, comme vous l’avez fait pour votre doctorat et d’autres postes universitaires.

    Si vous en êtes à la recherche de financements,  un conseil, concentrez sur des contrats de recherche  que vous pourrez trouver par vos propres moyens et lancez  votre propre recherche universitaire indépendante.

    Pour quelles raisons on reste coincé dans sa position de postdoc?

    1. Les programmes de doctorat recrutent de nouveaux doctorants pour alimenter les activités de recherche de leur faculté. Les universités ont besoin d’employés de laboratoire et d’assistants de recherche. Dans un processus égoïste et terriblement immoral, les programmes ne font pas assez pour dissuader les étudiants de s’engager dans des voies qui aspireront leur vie avec un travail plutôt subalterne et très peu gratifiant pour les dix prochaines années ou plus.
    2. Une fois que vous avez consacré une demi-décennie à votre doctorat, trop peu d’entre vous ont le courage de quitter le tapis roulant (lire également cet article sur le biais des couts irrécupérables). Vous vous imaginez que dans 2 à 5 ans, après un (autre) postdoc, vous pourrez peut-être obtenir l’un des rares postes de professeur.
    3. En outre, la plupart d’entre vous étiez d’excellents étudiants, et il vous est difficile d’accepter votre manque d’exceptionnalité en tant qu’étudiants diplômés et postdocs.

    Comment descendre du tapis roulant?

    Les postdocs étaient censés mener des projets de recherche indépendants avec l’aide de leurs mentors. De nombreux postdocs étaient soutenus par des bourses compétitives attribuées directement par les mentors, mais au fil du temps, ils sont devenus une partie intégrante de la bourse et de la recherche des superviseurs, ce qui constitue le plus grand avertissement que je puisse donner à un chercheur en postdoctorat. 

    Alors, comment sortir du postdoc treadmill ?

    Il n’y a que deux possibilités pour que l‘université ou l’unité de recherche vous aime et décide de vous garder

    • lorsque vous rapportez de l’argent 
    • et lorsque vous publiez des quantités incroyables de travaux dans des revues à fort impact factoriel. 

    Mais pour cela, il faut s’assurer dès le départ que l’on demande ses propres subventions, son propre argent, que l’on construit sa propre carrière de chercheur et que l’on ne compte pas sur son superviseur principal pour obtenir de l’argent. 

    Donc gardez en mémoire que si on vous propose un financement, ne vous précipitez pas dessus, ne vous dites pas que vous allez considérer cela comme une extension de vos recherches effectuées dans le cadre de votre  doctorat ou autre. 

    C’est pas facile bien sur de refuser un financement, mais si vous voulez vraiment décrocher ce poste permanent dont vous rêvez, alors soyez vigilant sur le choix de votre contrat postdoctoral et son financement. Ne perdez pas de vue que votre objectif premier est de publier un maximum d’articles avec d’autres collaborateurs que votre superviseur (et des publi de qualité) et que vous êtes en mesure de rentrer de l’argent pour votre labo, département ou université.

    Mais si vous ne remplissez pas les deux conditions ci-dessus, alors il est peut-etre temps de renoncer à décrocher un poste permanent et à considérer une transition de carrière. Pensez à vous faire aider si cette décision est trop difficile. N’hésitez pas à solliciter les services d’orientation professionnelle ou à des professionnels spécialisés dans l’aide à la transition hors du milieu universitaire.

    Le mentors et les coachs en transition peuvent vous donner des ressources sur mesure pour vous aider à explorer d’autres options de carrière et à élaborer un plan stratégique.

    Si vous avez aimé cet article, merci beaucoup de me laisser un commentaire et pensez à le partager aux doctorants et postdoctorants qui pourraient en bénéficier.☘

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  • Quitter après son doctorat : Six clés pour surmonter le sentiment d’échec

    Quitter après son doctorat : Six clés pour surmonter le sentiment d’échec

    Est-ce que vous avez peur de quitter le milieu académique par peur de vous sentir en situation d’échec ?

    Vous êtes probablement dans la situation ou vous avez envie de quitter le milieu académique. Et pourtant vous ne le faites, malgré les nombreux obstacles  auxquels vous faites face, la concurrence accrue, les bas salaires, l’insécurité chronique de l’emploi, la rareté des postes permanents. 

    Si vous le faites pas, c’est sans doute parce que vous avez peur de l’échec. Vous vous dites que si vous renoncez à une carrière universitaire, alors vous aurez lamentablement échoué. Vous ne serez qu’un raté. 

    Le problème c’est que cette étiquette « d’échec » vous  empêche d’évaluer de manière réaliste la situation et peut vous conduire à de sérieux doutes quant à votre capacité à réussir la transition vers une nouvelle carrière.

    Dans cet article je vous partage six clés pour surmonter le sentiment d’échec et avancer dans un état d’esprit plus positif.

    Clé n°1 : Redéfinissez le mot “échec”

    En recherche, la définition de «succès» et «d’échec» est évaluée par comparaison avec les autres doctorants/chercheurs, généralement basée sur le nombre d’articles publiés et l’obtention de financements et finalement l’obtention d’un poste. 

    Rappelez-vous  qu’après avoir obtenu  un doctorat, vous faites partie des quelques pour cent les plus performants du pays, sur le plan académique, une perspective que nous perdons facilement dans le milieu universitaire, où tout le monde a au moins un diplôme et la plupart un doctorat également.

    De plus, les recherches que vous avez entreprises et les articles que vous avez publiés ont élargi les connaissances humaines et véritablement rendu le monde meilleur. Objectivement, ce sont d’énormes réalisations qui ne peuvent être diminuées par votre décision actuelle de décider de quitter le  milieu universitaire. 

    Je vous garantis qu’après votre départ, votre perspective à ce sujet changera, peut-être pas immédiatement, mais à coup sûr, le sens que vous donnerez à l’ échec sera très différent.

    Clé n°2: Reconsidérez la finalité du doctorat

     L’utilisation du terme « échec » dans cette situation implique un certain nombre de préjugés que vous pouvez avoir sur le but d’un doctorat. Comme par exemple penser

    • qu’une carrière de chercheur universitaire est le seul objectif digne d’un docteur;
    • que le milieu universitaire est la seule chose pour laquelle un doctorat est utile ;
    • que le milieu universitaire est le seul moyen pour une personne titulaire d’un doctorat d’apporter sa contribution à la société ;
    • et qu’une carrière universitaire est une sorte de Saint Graal, à convoiter, à vénérer et à considérer comme supérieure à ses alternatives.

    D’autres mythes sont discutés dans cet article “Les 5 idées fausses sur le travail en dehors du milieu académique

    Ces mythes, souvent entretenus par l’environnement étroitement cloîtré de l’académie, négligent le fait que de nombreux titulaires d’un doctorat en sciences, malgré leur réticence et leur malaise initiaux, finissent par avoir des carrières encore plus réussies et épanouissantes dans d’autres industries en raison précisément de leurs compétences et qualifications avancées. .

    Pour mettre cela en perspective, dans de nombreux domaines, la plupart des diplômés se dirigent vers le secteur privé, d’autres tentent l’expérience d’auto-entreprenariat et un petit nombre s’adonnent également à la recherche universitaire à temps partiel comme passe-temps.

    Clé n°3: Acceptez pleinement la situation, puis passez à autre chose

     La recherche peut être une activité merveilleusement épanouissante et gratifiante, mais ce n’est un secret pour personne que c’est un choix de carrière très difficile. Cela ne va pas changer de si tôt et vous ne pouvez pratiquement rien y faire. Ce n’est vraiment la faute de personne; c’est comme ça.

    Dans cette optique, changer de voie n’est pas un échec. En fait, par rapport à la perspective de rester pendant des années dans un système défaillant où les chances sont vraiment contre vous, peu importe à quel point vous êtes bon, passer à une nouvelle carrière avec plus de stabilité et un salaire plus élevé n’est finalement pas si insensé que ça!

    Acceptez-le et passez à autre chose.

    Clé n°4: Faites confiance à votre jugement – pas de regrets

     Enfin, faites le point sur les réalisations de votre vie. Le diplôme de doctorat n’est pas délivré à n’importe qui, et vous ne seriez pas arrivé là où vous êtes maintenant sans avoir réussi quelques réalisations et atteint certains objectifs. 

    Faites donc confiance à votre jugement, s’il vous dit que le chemin que vous empruntez n’est plus le bon chemin. De plus, sachez que c’est ce même jugement qui vous a encouragé à faire un doctorat en premier lieu, en fonction de ce qui était important pour vous à l’époque. Par conséquent, ne regrettez jamais d’avoir entrepris de faire un doctorat.

    Vous constaterez que votre doctorat vous sera très utile, quelle que soit la nouvelle carrière que vous choisirez. Un diplôme de doctorat peut vous ouvrir de nombreuses portes dans votre nouvelle carrière.

    Clé n°5: Réalisez que l’échec fait partie du processus 

    Il est essentiel de réaliser que l’échec fait partie intégrante de tout parcours professionnel. La vie est faite de hauts et de bas, et chaque échec peut être une opportunité d’apprentissage et de croissance.

    Ne laissez pas le sentiment d’échec vous décourager.

    Au contraire, identifiez les leçons que vous pouvez tirer de vos expériences, ajustez votre approche et réussissez votre prochaine étape.

    Clé n°6: Trouvez du soutien

    La transition hors du milieu académique peut être intimidante et émotionnellement éprouvante. Trouver un soutien peut faire une énorme différence.

    Parlez à des personnes de confiance, pourquoi pas à un coach ? Partagez vos sentiments et vos aspirations. Rejoignez des groupes ou des communautés de personnes qui ont également fait la transition hors du milieu académique. Ils peuvent offrir des conseils, des encouragements et des ressources précieuses pour vous aider.

    Conclusion 

    Quitter le milieu académique peut être une décision difficile à prendre pour un doctorant/post-doctorant, mais il est important de se rappeler que cette décision n’est pas un échec en soi.

    En redéfinissant le succès, en acceptant que l’échec fait partie du processus, en trouvant du soutien, vous pouvez surmonter le sentiment d’échec et ouvrir de nouvelles perspectives pour votre carrière.

    Vous êtes tout à fait capable de tracer votre propre chemin et de trouver à nouveau un domaine qui correspond à vos intérêts et à vos aspirations.

     

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