Dans cet article, je vous partage une habitude que je pratique de manière régulière depuis plus de 5 ans maintenant.
Il s’agit de l’habitude de tenir un journal ou le journaling pour les anglo-saxons.
La tenue d’un journal peut paraître saugrenue pour certains.
Pourtant, c’est un outil qui m’a beaucoup aidée à une période ou je n’étais pas bien dans ma vie.
Je suis convaincue que cela peut vous être utile à vous aussi, qui traversez une période de transition de carrière stressante et difficile sur le plan émotionnel et mental.
Je ne suis pas là pour vous convaincre à tout prix de tenir un journal.
Mais le fait de vider son esprit sur le papier – peut apporter de la clarté et, avec une pratique régulière, apaiser l’esprit.
Si vous pensez que vous n’en avez pas besoin ou si vous le sentez pas, passez votre chemin.
Mais si vous pensez juste que c’est nul, que c’est un effet de mode, sans avoir d’argument valable, posez-vous la question, qu’est-ce que je risque à essayer ? ou alors si ce ne sont là que des préjugés ?
Pourquoi tenir un journal ?
Des recherches scientifiques ont montré qu’il y a des avantages évidents à tenir un journal.
Parmi ces avantages on peut citer une amélioration de la pleine conscience, de la mémoire et de la communication mais pas seulement.
Des études ont également montré que la tenue d’un journal peut conduire à un meilleur sommeil, un système immunitaire plus fort, une plus grande confiance et peut même aider les blessures à guérir plus rapidement
Comment est-ce possible?
James W. Pennebaker, psychologue social à l’Université du Texas à Austin, considéré comme le pionnier de la thérapie par l’écriture, a déclaré qu’il n’y avait pas une seule réponse. «C’est toute une cascade de choses qui se produisent».
Tenir un journal, selon lui aide à organiser un événement dans notre esprit et à donner un sens au traumatisme.
Lorsque nous faisons cela, notre mémoire de travail s’améliore, car notre cerveau est libéré du travail extrêmement pénible de traiter cette expérience, et nous dormons mieux.
Je ne savais rien de tout cela lorsque j’ai commencé à écrire. J’étais dans un situation où j’aurais essayé n’importe quoi pour me sentir mieux et soulager mes émotions, du coup je me suis mise à écrire.
J’ai senti le besoin d’écrire comme on a besoin d’appeler sa meilleure amie pour partager ses chagrins et problèmes du moment.
J’étais loin d’imaginer à quel point cette pratique allait m’aider à traverser cette période difficile de ma vie.
Comment s’y prendre ?
Il n’y a pas de règles, on peut tout aussi bien tenir un jounal de manière continue ou alors ponctuellement.
Certains tiennent un journal lorsqu’ils traversent des moments difficiles, des drames ou des traumatismes.
D’autres tiennent un journal de manière régulière quelques minutes par jour suffisent.
Dans son livre «The Artist’s Way» Julia Cameron décrit les pages du matin comme étant«trois pages d’écriture à la main» à faire dès le réveil. Elle précise que ce qui est écrit n’a pas besoin d’être «intelligent ».
Pas besoin d’être intelligents, drôles ou particulièrement profonds – en fait, c’est mieux si ce qu’on écrit ne le soit pas.
C’est comme si on mettait par écrit le flots de ses pensées. Un peu comme si on « vidait son cerveau», tout est expulsé «tout ce truc en colère, mesquin et pleurnichard» qui «tourbillonne dans notre subconscient et brouille notre esprit» est mis noir sur blanc sur le papier. Moi, j’appelle ça le « download des pensées ».
Personnellement, je fais ça quelques minutes le matin. Il m’arrive de le faire unn »Download de pensées » le soir, pour me laver l’esprit, faire le vide en quelque sorte.
Si vous séchez et que vous ne savez pas quoi écrire, alors écrivez tout ce qui vous passe par la tête sans vous jugez et sans attentes particulières.
En période de recherche d’emploi ou de transition de carrière par exemple vous pourriez vous concentrer sur un aspect spécifique qui vous pose problème.
Pourquoi ne pas donner un nom au journal ? par exemple, « Journal de recherche d’emploi » ou « journal de ma transition », ça vous aidera à concentrer vos pensées tout en vous permettant d’écrire librement sur tout ce qui a trait à votre recherche d’emploi ou à votre transition de vie.
À quelle fréquence écrire et quand?
La encore il n’y a pas de règles, les recherches du Dr Pennebaker ont révélé que même une session ponctuelle de 15 à 30 minutes d’écriture de journal ciblée peut être bénéfique.
Pour ce qui du meilleur moment de la journée pour écrire, certains préconisent, comme Julia Cameron d’écrire dès le réveil, ce qui permet d’utiliser l’authenticité dont nous disposons dans ce laps de temps. D’autres, le font le soir avant de dormir.
Personnellement, c’est plus souvent le matin que j’ai envie d’écrire en revanche, je choisis le soir pour faire mon « flot de pensées ». C’est l’exercice qui va me permettre de faire un état des lieux, de savoir où j’en suis ou encore pour observer mes émotions et analyser mes pensées négatives pour m’en détacher.
Attention, néanmoins à ne pas en faire une addiction. Trop écrire, surtout si vous traversez une période difficile, peut par ailleurs être contreproductif. L’écriture devient dans ce cas davantage une rumination et c’est la dernière chose au monde dont vous avez besoin.
Si quelque chose vous bouleverse, conseille le Dr Pennebaker, prévoyez trois à quatre jours pour écrire pendant 15 à 20 minutes par jour à ce sujet. Si vous n’en trouvez aucun avantage, alors mieux vaut arrêter.
Quels outils utiliser ?
Là encore, écoutez-vous, et faites comme vous le sentez et ce qui est pratique pour vous. L’écriture du journal sur un ordinateur portable ou même sur un téléphone peut produire des effets tout aussi positifs que si vous adoptez l’écriture avec le bon vieux stylo BIC.
Le plus important est tout simplement de commencer.
Pour ceux qui aiment les carnets préconfigurés et qui veulent se lancer dans un rituel d’écriture tout en étant guidé, le carnet The five minute journal, est un bon moyen pour débuter. Il permet en plus de cultiver sa gratitude et profiter de ses bienfaits mais aussi de créer une routine du matin et une du soir pour démarrer et achever sa journée de la façon la plus sereine possible.
Pour ceux qui préfèrent les livres en langue française, il existe une version française que vous trouverez ici.
Cela changera t-il votre vie?
D’après Julia Cameron , tenir un journal peut vraiment changer la vie d’une personne.
Je ne sais pas si c’est aussi vrai que ce qu’elle prétend.
Ce qui est sûr c’est que la tenue d’un journal m’a simplement permis de purger une partie de mon anxiété, à mieux dormir, à mettre les choses en perspective et à prendre du recul sur ce qui me contrarie ou me frustre.
Et vous, avez-vous déjà tenu un journal?
Si oui, sur quoi aimez-vous écrire et pourquoi?
L’utilisez-vous pour suivre les événements mémorables de votre vie? consigner vos états émotifs? Donner de la gratitude? Autre chose?
La journalisation vous a-t-elle déjà aidé à traverser un moment difficile, douloureux, stressant ou traumatisant de votre vie? Si c’est le cas, comment?
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Bibliographie
James W Pennebaker, Joshua M Smyth : Opening Up: By Writing It Down»;
J. Cameron: The Artist’s Way