Vous n’imaginez pas le nombre de fois où j’ai entendu des étudiants dire :

“Je ne trouverais jamais un boulot avec mon diplôme”

« Il n’y a pas d’emploi dans mon domaine » 

Je n’ai pas reçu de réponse du recruteur, j’ai surement dû rater l’entretien”

ou encore  « si je ne peux pas faire de la recherche,  je vais rater ma vie” – quelque chose de ce genre.

Je suis sûr que vous reconnaissez ce type de petits discours intérieurs négatifs.

En psychologie, on appelle ces voix intérieures des  Distorsions Cognitives parce ce sont des explications irréalistes ou inexactes de ce qui se passe dans nos vies .

En quoi est-ce un problème d’avoir ce discours intérieur négatif?

Eh bien… le problème est que la répétition de ces phrases, conduisent à des habitudes mentales que nous finissons par croire et qui finissent par impacter notre comportement.

Qu’est-ce que les les distorsions cognitives

Les distorsions cognitives  sont des pensées irrationnelles qui peuvent influencer vos émotions. Tout le monde éprouve des distorsions cognitives dans une certaine mesure, mais dans leurs formes les plus extrêmes, elles peuvent être nocives.

Ce sont des croyances irrationnelles que nous renforçons sans le savoir au fil du temps.  Elles amènent les individus à percevoir la réalité de manière inexacte »(Aaron Beck et David Burns).

Bien que les distorsions cognitives soient courantes, elles sont susceptibles de créer des problèmes et d’avoir un impact négatif sur votre carrière.  

Le problème, c’est l’habitude de se les dire. Il ne suffit pas de comprendre que nous avons un discours intérieur inexact – comme nous le verrons, c’est l’habitude de nous prendre régulièrement en flagrant délit de ce discours intérieur inexact qui compte.

Ces distorsions cognitives peuvent être à l’origine de déceptions et de frustrations.  En période de stress, comme lors de la préparation d’un entretien, la voix intérieure peut devenir critique et se transformer en un monologue pessimiste qui se répète et qui dit des choses comme : « Tu n’auras jamais ce travail » ou « Tu devrais arrêter d’essayer ». 

Si on y prend pas garde ces affirmations vont finir pas générer de la frustration ou de l’ impuissance, et vont vous pousser à arrêter la recherche d’emploi au lieu de persévérer.

Il est donc important d’être attentif aux messages que vous vous adressez à vous-même et de vous demander s’ils vous aident ou s’ils ne font qu’aggraver la situation.

Dans cet article, je vous partage quelques pensées négatives qui peuvent vous sembler familières, ainsi que les distorsions cognitives qu’elles impliquent. Et pour chaque pensée négative que vous entretenez je vous propose un exemple de  pensée alternative qui pourrait vous être plus utile.

1. LE RAISONNEMENT DICHOTOMIQUE : « TOUT OU RIEN » OU « NOIR OU BLANC » 

« Si je ne peux pas devenir enseignant/chercheur, je vais finir chômeur – qu’y a-t-il d’autre pour les docteurs ? »

Penser tout ou rien : Vous voyez les choses en noir et blanc,  bonnes ou mauvaises, sans état intermédiaire. Elles sont soit parfaites, soit imparfaites ; seuls le noir ou le blanc existent, le gris n’existe pas. On emploie régulièrement les superlatifs : « toujours », « jamais », « bon », « mauvais », etc. Par exemple, se voir comme un raté après un échec. Si votre performance n’est pas parfaite, vous vous considérez comme un échec total.

Alternative possible : « Je ne sais pas ce que je peux faire d’autre que d’être universitaire ; je devrais peut-être explorer d’autres options ».

2. LA PERSONNALISATION

« Je n’ai toujours pas reçu de réponse à ma demande d’emploi. J’ai dû faire quelque chose de mal »

Personnaliser: Vous vous considérez comme la cause d’un événement extérieur négatif dont vous n’êtes en fait pas le principal responsable. Vous pensez à tort que les actions des autres ont quelque chose à avoir avec vous. Par exemple, le fait de considérer qu’un événement extérieur est  de votre faute, alors que beaucoup de raisons diverses peuvent expliquer cela.

Alternative possible : « De nombreux facteurs influent sur une décision d’embauche, je me demande s’ils ont besoin de plus de temps pour se décider ou de plus d’informations de ma part. »

3. LA SURGÉNÉRALISATION

« Mes contacts au salon de l’emploi n’ont rien donné, je ne sais pas comment je vais pouvoir trouver un emploi »

Généralisation abusive : Vous considérez un seul événement négatif comme une série de défaites sans fin. Vous tirez une conclusion générale à partir d’un événement ou circonstance unique. Si un événement négatif se produit, vous vous attendez à ce qu’il se reproduise constamment.

Alternative possible : « Ce salon de l’emploi a été une déception, je vais donc envisager d’autres stratégies pour ma recherche d’emploi ».

4. LE FILTRAGE MENTAL, OU ABSTRACTION SÉLECTIVE

 « Je n’arrive pas à croire que j’ai raté cette question lors de l’entretien, je suis sûr que cela a réduit à néant mes chances d’accéder au poste ».

Filtrage mental: Vous choisissez un seul détail négatif et vous vous y attardez exclusivement, ce qui vous amène à percevoir l’ensemble de cette situation comme négative, comme la goutte d’encre qui décolore tout le gobelet d’eau. Vous retenez un détail d’un événement, puis vous l’interprétez en dehors de son contexte.

Alternative possible : « Ma réponse à cette question était plutôt mauvaise, mais le reste de l’entretien s’est plutôt bien passé.  Je dois m’entraîner au cas où on me poserait à nouveau cette question ».

5. LE RAISONNEMENT ÉMOTIONNEL 

« Je suis tellement frustré – il n’y a pas d’emploi dans mon domaine « .

Raisonnement émotionnel : Vous supposez que vos émotions négatives reflètent nécessairement la réalité des choses : « Je le ressens, donc cela doit être vrai ».Vous considérez vos émotions comme des preuves.

Alternative possible : « Je me sens frustré en ce moment.  Je vais m’efforcer de respecter ma stratégie et d’obtenir une aide d’un coach. »

Lorsque vous êtes à la recherche d’un emploi, comme dans d’autres domaines de votre vie, votre attitude peut influer sur vos résultats.

En fin de compte, notre cerveau nous défie quotidiennement avec des centaines de distorsions et de raccourcis cognitifs. La première chose à faire consiste à prendre conscience de notre dialogue intérieur et de notre comportement en réfléchissant fréquemment à nos expériences et en examinant la motivation derrière nos actions.

Malheureusement, reconnaître ses erreurs de pensées ou habitudes mentales  n’est pas toujours facile.Un conseiller en carrière ou un coach pour vous aider à découvrir les schémas inutiles déclenchés lors d’une recherche d’emploi.

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