Vous sentez venir une vague de doutes sur vous-même ? 

Vous considérez-vous comme une erreur de casting ou comme quelqu’un qui ne mérite pas d’être dans ce laboratoire de recherche ou dans cette entreprise?  

On  vous propose le job de vos rêves, mais vous refusez sous prétexte que vous n’êtes pas prêt(e) ?

Si vous vous reconnaissez , alors vous souffrez probablement  du syndrome de l’imposteur.

Je vous rassure, vous n’êtes pas seul(e), nous sommes nombreux (et encore plus chez les femmes) à en souffrir.

Que ce soit pendant votre doctorat ou en recherche d’emploi, il est courant de se sentir inquiet quant à sa capacité à réussir sa thèse ou après à trouver un emploi. Les attentes élevées que l’on peut avoir de soi-même, ainsi que les pressions extérieures, peuvent contribuer à renforcer ce sentiment d’imposture.

Je me rappelle à l’époque où je faisais mon doctorat, j’étais constamment en prise avec des pensées négatives et le sentiment de ne pas être assez bonne pour être chercheure.

J’avais au fond de moi, la sensation de ne pas être à ma place, d’être une “fraude”. A chaque séminaire ou colloque, j’appréhendais qu’on le découvre. Avec le recul, je me rends compte des dégâts que cela a causé sur la suite de ma carrière en recherche.

Et ce sentiment a continué à opérer  alors que j’étais salariée en entreprise. Pourtant j’avais « réussi » – à obtenir un emploi et à tenir mon rôle mais je – n’arrivais pourtant pas à me débarrasser de ce sentiment que tout cela n’est que de la poudre aux yeux, et qu’à tout moment, je serais découverte.

Je me disais, que je n’avais pas vraiment les bagages des personnes qui ont été formées pour tenir ce type de poste. J’avais le complexe de “l’auto-didacte”. C’est comme ça que j’ai jamais voulu prendre une plus grande responsabilité.

Mais la bonne nouvelle, c’est que j’arrive maintenant  déjouer, ce syndrome quand il réapparait, et vous aussi vous le pouvez. Je vous explique comment dans la suite de cet article.

Si vous ne voulez pas saboter votre carrière et vous auto-censurer en période de recherche d’emploi, alors vous avez tout intérêt à prendre conscience de ce complexe de “l’imposteur” et de le gérer du mieux que possible. 

Dans cet article je vais vous apprendre à reconnaître ce syndrome quand il se manifeste dans votre vie et comment le déjouer.

Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?

Pour mieux comprendre ce qu’est le syndrome de l’imposteur, regardons un exemple rapide de la vie réelle…

Une personne obtient un poste  prestigieux dans un cabinet d’audit, mais  elle est inondée de pensées de ne pas être assez bonne. Même si elle avait été diplômée en tête de sa classe d’une grande école, elle se sentait comme une fraude au travail. Toute la journée, tous les jours, elle était en proie à des pensées du genre:

  • Je ne sais pas pourquoi je me suis convaincu(e)  d’accepter un travail aussi exigeant. Je ne fais jamais bien sous pression. Ils ne tarderont pas à regretter de m’avoir embauché(e).
  • Tout le monde pense que je suis bonne, mais c’est juste parce que je sais cacher mes faiblesses. Ça va être tellement embarrassant quand ils découvriront que je ne suis pas ce qu’ils pensent.

Ce flux de pensées négatives sur elle-même et ses capacités l’ont  maintenue dans un état d’anxiété et d’insécurité presque constant. Elle redoutait d’aller travailler chaque matin.

Et en plus de toute l’anxiété et de l’insécurité,  elle était frustrée de savoir qu’elle était intelligente, qu’elle avait travaillé dur et que ses talents et sa passion étaient freinés par ces pensées d’être une fraude et pas assez bonne.

Alors comment définit-on le syndrome de l’imposteur ?

Selon Wikipedia: Les personnes atteintes du syndrome de l’imposteur, appelé aussi syndrome de l’autodidacte, phénomène de l’imposteur, expérience de l’imposture, expriment une forme de doute maladif qui consiste essentiellement à nier la propriété de tout accomplissement personnel. Ces personnes rejettent donc plus ou moins systématiquement le mérite lié à leur travail et attribuent le succès de leurs entreprises à des éléments qui leur sont extérieurs (la chance, leurs relations, des circonstances particulières).

Pour résumer on peut dire que le syndrome de l’imposteur est la tendance à penser et à sentir que vous n’êtes pas assez bon même si vous savez que vous l’êtes.

Bien que les personnes atteintes du syndrome de l’imposteur comprennent intellectuellement qu’elles ne sont pas en fait des fraudes, elles en ont néanmoins envie. Et peu importe le succès qu’elles obtiennent, elles ont tendance à le dévaloriser et à exagérer leurs faiblesses ou leurs défauts.

Quels sont les signes et les symptômes du syndrome de l’imposteur ?

Comment savoir qu’on a le syndrome de l’imposteur ?

Alors que le syndrome de l’imposteur peut prendre plusieurs formes selon la personne et la situation, voici les signes ou symptômes les plus fréquemment observés chez les personnes qui se sentent comme un imposteur :

  1. Dévaloriser les succès et les forces. Vous avez l’impression d’être un imposteur. Même lorsque vous avez « réussi » – vous avez obtenu le poste, vous avez gagné la reconnaissance, vous avez remporté le prix – vous n’arrivez pas à vous débarrasser du sentiment que tout cela n’est que de la poudre aux yeux, que vous avez dû tromper tout le monde et qu’à tout moment, vous serez découvert. Vous minimisez souvent votre réussite et l’attribuez à des facteurs purement externes comme la chance.
  2. Salir son expérience ou son expertise comme refuser qu’on vous qualifie de “responsable”, vous niez votre rôle pour ne pas assumer vos erreurs.
  3. Exagérer les échecs et les faiblesses. Vous passez beaucoup de temps et d’énergie à réfléchir et à analyser vos erreurs et vos échecs. vous exagérez l’importance relative de vos échecs, vous imaginez que les gens s’en soucient plus qu’ils ne le font réellement et vous vous convainquez que les petites erreurs sont le début d’échecs beaucoup plus importants et catastrophiques à venir.
  4. Douter de soi constamment.  Vous avez tendance à avoir beaucoup de discours intérieurs négatifs , souvent sous la forme de doutes sur vous-mêmes. Vous remettez constamment en question votre propre jugement et votre propre prise de décision, ce qui conduit souvent à un sentiment d’infériorité et à une faible estime de soi. Vous vous sentez indécis en raison de votre doute de vous-même
  5. S’attarder sur les erreurs passées.Vous avez, enfance à vous attarder sur vos erreurs et à ruminer à leur sujet, souvent au point d’en devenir obsessionnelles. Vous avez du mal à accepter la moindre petite erreur commise et chaque erreur devient le centre de votre attention.
  6. S’inquiéter d’être «découvert» et d’être révélé comme une fraude. Vous passez beaucoup de temps et d’énergie mentale à imaginer ce que les autres pensent de vous, en particulier ce que les autres pourraient penser s’ils réalisent à quel point vous êtes un fraudeur. Cela conduit à des niveaux élevés d’ anxiété, de culpabilité et de honte anticipées.

Qu’est-ce qui cause le syndrome de l’imposteur ?

Lorsque je me suis penchée sur mon syndrome de l’imposteur, j’ai découvert en particulier, que la cause était probablement due au fait que je vivais dans une famille qui était extrêmement «axée sur la réussite». 

Je ne peux pas dire que nous étions pauvres, mais nous étions loin d’être riches, et pour mon père, il était important que ses 6 enfants puissent réussir leurs études pour espérer décrocher un travail qui paie. Pour lui échouer dans ses études n’était pas envisageable, nous avons donc grandi avec la peur de faire face à ses critiques et jugements extrêmes, en cas d’échec. 

J’ai alors dû travailler dur pour réussir mes études, pour faire plaisir à mes parents et obtenir leur approbation. Ce comportement a d’ailleurs persisté même à l’âge adulte.

Les causes initiales les plus fréquentes du syndrome de l’imposteur surviennent relativement tôt dans la vie :

  • Une éducation parentale très axée sur la réussite et très critique. Un schéma courant chez les personnes atteintes du syndrome de l’imposteur est que l’un de leurs parents ou les deux avaient une approche parentale dans laquelle il y avait des critiques extrêmes, des jugements ou même de la honte pour les échecs et les erreurs. 

 

  • Une première expérience traumatisante. Lorsque les enfants subissent n’importe quel type de traumatisme, il n’est pas rare qu’ils développent un profond sentiment de honte et d’indignité fondamentale en eux-mêmes et finissent par s’identifier à la pensée qu’ils sont indignes. Par conséquent, lorsque ces enfants grandissent, quelle que soit leur réussite, cette croyance profonde en leur propre indignité peut se manifester et développer ainsi le syndrome de l’imposteur.

 

  • Un état d’esprit fixe. Un état d’esprit fixe fait référence à la conviction d’une personne que sa personnalité, ses talents et ses capacités sont relativement prédéterminés et fixés par la nature et la génétique. Cela signifie que tout échec ou erreur est souvent interprété comme un signe de déficience personnelle et de faible estime de soi. Avoir un tel état d’esprit fixe est souvent un facteur de risque de développer le syndrome de l’imposteur.

 

  • Un talent extrême par rapport à ses pairs. Un  autre schéma dans lequel personnellement je me reconnais c’est quand une personne avait d’énormes talents et capacités par rapport à ses pairs. De sorte qu’elle était souvent soumise à une pression considérable pour rester à la hauteur de son potentiel élevé. Et pour beaucoup de ces enfants, cette pression se transforme en syndrome de l’imposteur à mesure qu’ils vieillissent jusqu’à l’âge adulte.

Il est essentiel de comprendre qu’indépendamment de ce qui a conduit une personne à développer ou à risquer initialement le syndrome de l’imposteur, presque tous les cas de syndrome de l’imposteur sont maintenus par des habitudes et un renforcement dans le présent. Et souvent, le traitement du syndrome de l’imposteur concerne davantage ces causes de maintien que les causes initiales.

Comment déjouer le syndrome de l’imposteur 

Maintenant que nous avons vu ce qu’est le syndrome de l’imposteur, d’où il vient et ses différentes formes ou types, il est temps de passer à l’essentiel… Comment le gérer réellement !

Permettez-moi de commencer par dire qu’il est possible de surmonter le syndrome de l’imposteur en tout cas de le déjouer.

Mais comme toute chose, cela demande des efforts et de la persévérance. C’est un travail sur soi quotidien.

Les psychologues s’accordent sur le fait qu’on peut le déjouer, le dépasser dans un contexte précis, lorsqu’on a pris conscience de ce qui se jouait à l’intérieur de nous. Mais il pourra parfaitement refaire surface lorsque l’on est amené à agir dans un nouveau contexte, dans une nouvelle situation, sur un nouveau projet.

Je me surprend encore aujourd’hui, alors que je passe du salariat à entrepreneuriat, à ressentir à nouveau le syndrome de l’imposteur, cette impression de ne pas être légitime dans cette nouvelle carrière en tant que coach entrepreneure que je suis entrain de créer.

Je crois que la véritable clé pour déjouer le syndrome de l’imposteur est d’apprendre à identifier et à éliminer les habitudes qui le maintiennent.

Parce que quelle que soit la cause initiale de votre syndrome d’imposteur, vous ne pouvez pas changer votre passé. Tout ce avec quoi vous devez travailler, c’est le présent.

Voici 3  façons d’apprendre à surmonter le syndrome de l’imposteur dans votre vie et vous aider à la fois à prendre conscience de cette habitude qui alimente votre syndrome de l’imposteur et à construire un moyen meilleur et plus utile de gérer vos peurs et vos insécurités.

Alors, allons-y !

1. Reconnaissez que vous êtes un imposteur… comme tout le monde !

Le problème n’est pas que vous êtes un imposteur. C’est que vous vous sentez mal de vous sentir comme un imposteur.

Ne vous inquiétez pa d’avoir ce sentiment car nous le sommes tous à des degrés divers et à des moments differents 

nous sommes tous en cours de réalisation. Et que les autres voient ou non notre « vrai moi » n’est pas vraiment sous notre contrôle.

Si vous luttez contre le syndrome de l’imposteur, la première et la meilleure chose que vous puissiez faire est de ne pas vous sentir comme un imposteur ! Reconnaissez que tout le monde se sent parfois comme un imposteur. Et en fait, tout le monde est parfois un imposteur. Et que c’est une bonne chose ! C’est un signe d’ambition et de désir de grandir que nous nous poussons hors de nos zones de confort.

Si vous n’étiez pas prêt à être un imposteur, vous n’arriveriez jamais à rien du tout parce que vous ne seriez jamais prêt à faire quelque chose pour lequel vous n’êtes pas déjà doué.

Ce n’est pas se sentir comme un imposteur qui est le problème. C’est mal de se sentir comme un imposteur qui vous rend malheureux.

Alors, la prochaine fois que vous vous sentirez comme un imposteur, rappelez-vous qu’il est normal de se sentir parfois comme un imposteur. Tout le monde le fait, qu’ils l’admettent bibliquement ou non.

La clé pour échapper au syndrome de l’imposteur est de faire la paix avec votre imposteur intérieur au lieu d’essayer de résister.

2. Cultivez l’auto-compassion

Souvent quand on souffre du syndrome de l’imposteur, on a tendance à être assez durs envers nous-mêmes. Nous avons des attentes et des normes élevées, nous travaillons dur pour atteindre des objectifs de plus en plus élevés. Et bien que rien de tout cela ne soit nécessairement mauvais, ces tendances peuvent facilement devenir autodestructrices.

En particulier, l’habitude d’être hypercritique et de se juger soi-même est souvent assez toxique et contribue à la persistance du syndrome de l’imposteur. Lorsque vous vous culpabilisez constamment dans votre tête avec un discours intérieur négatif et un jugement, vous créez involontairement beaucoup d’émotivité excessive comme l’anxiété, la frustration et la honte. Et gérer tout cet excès d’émotion demande beaucoup d’attention et d’énergie, et c’est toute l’attention et l’énergie que vous n’avez pas à canaliser pour faire du bon travail.

Soyez plus compatissant envers vous-même, surtout après des erreurs ou des revers. traitez vous comme vous traiteriez un bon ami qui souffre. Au lieu d’être dur et critique, vous seriez compatissant, empathique et compréhensif. L’auto-compassion signifie simplement faire la même chose pour vous-même.

Alors, la prochaine fois que vous vous retrouverez de l’autre côté d’une erreur ou d’un échec, posez-vous cette question :

Si un bon ami faisait cette erreur et venait me demander de l’aide, que dirais-je ?

Ensuite, tournez-vous vers l’intérieur de vous-même et dites-vous exactement la même chose.

Si vous voulez vous sentir moins comme un imposteur et améliorer la qualité de votre travail, exercez-vous à être doux et compatissant avec vous-même plutôt que dur et critique.

3. Tordez le coup à vos croyances et faites taire votre discours intérieur négatif

Bien que l’auto-compassion soit sans doute l’antidote le plus puissant contre le jugement de soi et le discours intérieur négatif ou votre auto-critique, il existe une autre approche pour faire face au flot de pensées négatives (ou croyances limitantes) auxquelles de nombreuses personnes atteintes du syndrome de l’imposteur sont confrontées quotidiennement (voire toutes les heures !) : vous pouvez apprendre à recycler votre discours intérieur négatif pour qu’il soit moins négatif et extrême et plus constructif et réaliste.

Alors que le flux constant de pensées “négatives” qui nous traversent la tête peut ressembler à quelque chose qui nous arrive, en réalité c’est quelque chose que nous créons nous-même. Le discours intérieur négatif, la voix dans nos têtes,  est une habitude. Lorsque nous nous parlons constamment d’une certaine manière, notre esprit considère cela comme son mode de fonctionnement par défaut, vous entraînez ainsi votre cerveau à être autocritique en vous engageant dans un discours intérieur négatif. 

Chaque jour,  nous entretenons inconsciemment des croyances qui nous conduisent à douter, à avoir peur. Les faits ont beau être là, effectifs et objectifs, nous aurons beau nous évertuer à lister nos réussites, nos réalisations, cela ne fera pas le poids face à ces convictions profondes que nous avons vis à vis de nous-même et de nos capacités. Nous avons le sentiment que nous sommes tout simplement une imposture et que si nous baissons la garde, le monde entier va se rendre compte de la supercherie. Nous nous ancrons, bien malgré nous, dans cette peur !

L’une des meilleures façons d’y parvenir est d’utiliser une technique appelée restructuration cognitive pour déprogrammer ces croyances négatives à propos de nous-même et programmer à la place des croyances aidantes (voir l’article qui décrit l’outil que j’utilise pour cela ). C’est personnellement ce que j’utilise le plus souvent dans mon coaching.

Résumé et conclusion

Le syndrome de l’imposteur est une lutte très réelle et douloureuse pour de nombreuses personnes.

En plus de l’énorme anxiété et du stress qui l’accompagnent, le syndrome de l’imposteur est particulièrement tragique car il limite votre vie et vous amène à éviter ou à abandonner d’énormes opportunités de croissance et de richesse dans votre vie.

Quelle que soit l’origine de votre syndrome d’imposteur, il existe probablement un certain nombre d’habitudes en vigueur dans le présent pour le maintenir. C’est finalement une bonne nouvelle car cela signifie qu’avec la bonne approche, vous pouvez identifier ces habitudes et travailler à les modifier ou à en construire de meilleures qui nourrissent votre confiance au lieu de la détruire.

Si vous luttez depuis longtemps contre le syndrome de l’imposteur, faites-vous accompagner. En coaching individuel, je dispose d’une palette d’outils pour déprogrammer les habitudes de pensées et de comportement et programmer à la place de nouvelles habitudes cognitivo-comportementales plus aidantes.

Mais vous pouvez, de votre côté, commencer à faire le travail seul(e).

Je vous invite ici et maintenant à identifier quelles sont les habitudes qui maintiennent chez vous cette expérience de l’imposture.

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